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De Livre en Livres
17 juin 2016

LE LIBRAIRE DE KABOUL - Asne SEIERSTAD

Kaboul

LE LIBRAIRE DE KABOUL d'Asne SEIERSTAD - Traduction de Céline ROMAND-MONNIER - 2003 - Editions JC LATTES- 348 pages.

Ce qu'en dit l'éditeur

Asne Seierstad a vécu le printemps qui suivit la défaite des taliban chez Sultan Khan, libraire à Kaboul. Elle nous fait partager, dans ce récit très vivant et toujours respectueux, la vie quotidienne des épouses, enfants, frères et sueurs d'une famille où chaque destin est riche d'émotion et dont le chef incontestable est Sultan, l'amoureux des livres. " Quand les communistes sont arrivés, raconte-t-il, ils ont brûlé tous mes livres, après il y a eu les moudjahidin, trop occupés à se battre entre eux pour se soucier de moi, mais une fois le régime des taliban installé, mes livres étaient de nouveau condamnés au bûcher. " À travers cette chronique saisissante, c'est un Afghanistan aux mille facettes que l'on découvre, un pays en ruine et en pleine renaissance où un peuple tente timidement de se défaire du passé dans l'espoir d'une vie meilleure.

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Les premières phrases

"Sultan Khan est l'une des premières personnes que j'ai rencontrées à mon arrivée à Kaboul en novembre 2001. Je venais alors de passer six semaines en compagnie des commandants de l'Alliance du Nord, du désert frontalier du Tadjikistan aus steppes du nord de Kaboul en passant par les montagnes de l'Hindou Kouch et la vallée du Panshir."

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L'auteur, Asne Seierstad est journaliste. Au tout début des années 2000, dans un Afghanistan en pleine guerre civile, elle accompagnait les troupes qui luttaient contre les talibans. C'est alors qu'elle a fait la connaissance de Sultan Khan, un homme d'une cinquantaine d'années qui malgré les pogroms qu'il avait subis continuait à tenir une petite librairie dans le centre de Kaboul. Des liens se sont tissés, Sultan a invité plusieurs fois Asne à partager le repas familial. Cette dernière a alors eu l'envie d'écrire un livre sur cette famille. Avec l'accord du libraire elle s'est installée chez lui pour plusieurs mois et s'est vue accueillie à bras ouverts. Tous savaient pourquoi elle était là : elle ne poserait pas de questions mais elle recueilleraient les témoignages que les membres de la famille Khan auraient envie de lui confier.

Le Libraire de Kaboul n'est pas un roman il s'agit "avant tout (de) l'histoire d'une famille afghane". Raconté dans un style plutôt impersonnel, elle décrit la vie d'une famille d'un milieu plutôt plus aisé que la moyenne. Sultan,le personnage central, le chef de famille a eu la chance d'être l'ainé de sa fratrie et contrairement à ses frères et soeurs, d'avoir pu aller à l'école bien que ni son père ni sa mère ne savaient lire. Il a acquis une formation d'ingénieur, mais est devenu libraire par amour des livres. Ceux-ci ont été brûlés à plusieurs reprises par les talibans qui ne toléraient aucune représentation d'êtres vivants même dans les livres, mais il a toujours rebondi, cachant les ouvrages interdits les plus précieux et ouvrant même d'autres librairies dans la ville qu'il avait confiées à ses fils ou ses jeunes frères. L'auteure a recueilli les souvenirs et les témoignages de tous les membres de la famille, taisant ce qu'ils ne voulaient pas voir dévoiler. Elle a aussi assisté à un mariage, accompagné les femmes au hammam. Revêtue d'une burkha comme toutes les femmes afghanes elle a participé à un voyage d'affaires avec Sultan, aux achats dans le bazar avec sa femme et ses filles et à un pèlerinage. A travers ces témoignages, on découvre comment les femmes n'ont pas leur mot à dire sur le choix de leur mari ni quand celui-ci les délaisse pour prendre une seconde épouse. C'est le cas de Sharifa l'épouse de Sultan qui vit comme une femme divorcée, mais sans aucune liberté, depuis qu'il a pris une seconde femme beaucoup plus jeune.

J'ai appris beaucoup de choses sur la vie et l'histoire de ce pays. Les conditions y sont meilleures depuis que les talibans sont partis, mais les traditions sont tenaces. Le port de la burkha n'est plus obligatoire, mais les femmes ont du mal à l'abandonner de peur d'être mal jugées. Finalement, même si officiellement on ne coupe plus les mains aux voleurs et si on ne lapide plus les épouses adultères, les choses n'ont pas beaucoup changées depuis la fuite des talibans.

L'auteure ne prend pas parti, elle ne juge pas, elle raconte ce qu'elle voit et ce qu'elle entend, tout simplement. Même si souvent on la sent touchée par la condition des femmes, élevées uniquement pour être les servantes - voire même les esclaves - de leurs maris, et de faire des enfants. Ce livre est un témoignage précieux sur les us et coutumes de ce pays.

En bref

Un document passionnant sur l'histoire et la société afghane.

 

stars-10stars-5

 

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