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De Livre en Livres
22 août 2013

SYNGUE SABOUR d'Atiq RAHIMI

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SYNGUE SABOUR d'Atiq RAHIMI -Prix GONCOURT 2008 - Editions FOLIO -138 pages

Quatrième de couverture

" Cette pierre que tu poses devant toi...
devant laquelle tu te lamentes sur tous tes malheurs, toutes tes misères... à qui tu confies tout ce que tu as sur le coeur et que tu n'oses pas révéler aux autres... Tu lui parles, tu lui parles. Et la pierre t'écoute, éponge tous tes mots, tes secrets, jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate. Elle tombe en miettes. Et ce jour-là, tu es délivré de toutes tes souffrances, de toutes tes peines... Comment appelle-t-on cette pierre ? " En Afghanistan peut-être ou ailleurs, une femme veille son mari blessé.
Au fond, ils ne se connaissent pas. Les heures et les jours passent tandis que la guerre approche. Et la langue de la femme se délie, tisse le récit d'une vie d'humiliations, dans l'espoir d'une possible rédemption. 

L'auteur :
   Atiq Rahimi vit la guerre d'Afghanistan de 1979 à 1984, puis il se réfugie au Pakistan.Après avoir demandé l'asile politique à la France, il obtient son doctorat en audiovisuel à la Sorbonne. Pendant ce temps, son frère, communiste, resté en Afghanistan, est assassiné en 1989, mais Atiq Rahimi n'apprend sa mort qu'un an plus tard.
Contrairement à ses trois premiers romans écrits en persan, Syngué sabour. Pierre de patience est directement écrit en français : « Il me fallait une autre langue que la mienne pour parler des tabous ». Il obtient le prix Goncourt le 10 novembre 2008.Il définit sa croyance religieuse ainsi : « Je suis bouddhiste parce que j'ai conscience de ma faiblesse, je suis chrétien parce que j'avoue ma faiblesse, je suis juif parce que je me moque de ma faiblesse, je suis musulman parce que je condamne ma faiblesse, je suis athée si Dieu est tout puissant. ».

Atiq Rahimi a écrit ce livre en hommage à une jeune poétesse afghane, assassinée par son mari.

****************************************************

Quelque part pendant la guerre, en Afghanistan, une femme veille son mari blessé à la tête dans un combat, inconscient. Elle prie, égrenne son chapelet en récitant les noms d'Allah, elle change la perfusion qui maintient en vie le moribond, se désepère ....et peu à peu, entre deux tours de chapelets, elle commence à parler. Elle évoque sa vie de femme réduite à rien, à une ombre, ses frustrations, et peu à peu ses révélations se font plus violentes, plus intimes jusqu'à révéler l'indicible, espérant provoquer ainsi une réaction de la part de son mari et peut être inconsciemment l'éclatement de la pierre. Son compagnon est devenu sa Syngue Sabour, sa pierre de patience.

 Le décor est minimaliste : une petite pièce plongée dans la pénombre, éclairée seulement par la lumière du jour qui passe à travers le rideau en lambeaux. Peu de personnages hormis la femme et son mari : seulement quelques brèves apparitions : ses deux petites filles, le mollah, deux combattants .... et l'évocation avec tendresse d'une tante et de son beau-père.

SYNGUE SABOUR est un très beau roman, très émouvant qui se lit d'une traite. A travers les confessions de cette femme, on découvre ce que peut être la vie d'une femme afghane, privée de de liberté depuis son jeune âge. Mariée très jeune selon la volonté de ses parents, elle appartient à son mari ; même la mort de ce dernier ne la délivrera pas, et c'est du reste ce qui l'affole, car s'il ne survit pas elle devra épouser un de ses beaux-frères. Elle raconte l'absence de son mari sans cesse parti au combat, les persécutions qu'elle subit de sa belle famille, le manque d'attention de son mari.... Aucun des personnages de ce roman d'a de véritable identité : aucun prénom, aucun nom ; ils sont désignés uniquement par des noms communs : la femme, l'homme, la tante...............L'auteur a sans doute voulu montrer ainsi que cette histoire pourrait se dérouler n'importe ou, que son héroïne pourrait aussi bien s'appeler Leïla, que Marie, Jia ou Amoda. Du reste le livre commence par ces mots : "Quelque part en Afghanistan ou ailleurs".

NOTE : 9/10 

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