Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
De Livre en Livres
9 septembre 2016

LE TIGRE BLANC - A. ADIGA

 

couv63744975

LE TIGRE BLANC d'Aravid ADIGA - Traduction d'Annick LE GOYAT - 2008 - Editions 10/18 2010 - 318 pages

Ce qu'en dit l'éditeur

Le tigre blanc, c'est Balram Halwai, ainsi remarqué par l'un de ses professeurs impressionné par son intelligence aussi rare que ce félin exceptionnel. Dans son Bihar natal miséreux, corrompu et violent, Balram est pourtant obligé d'interrompre ses études afin de travailler, comme son frère, dans le tea-shop du village. Mais il rêve surtout de quitter à jamais les rives noirâtres d'un Gange qui charrie les désespoirs de centaines de générations. La chance lui sourit enfin à Delhi où il est embauché comme chauffeur. Et tout en conduisant en driver zélé, au volant de sa Honda City, M. Ashok et Pinky Madam, Balram Halwai est ébloui par les feux brillants de l'Inde récente des nouveaux entrepreneurs. L'autre Inde, celle des trente-six millions et quatre dieux, celle des castes, des cafards, des taudis, des embouteillages monstres, des affamés, des éclopés et des laissés-pour-compte de la Shining India du XXIe siècle, finit par avoir raison de son honnêteté. Car, de serviteur fidèle, Balram bascule dans le vol, le meurtre et pour finir... dans l'Entreprise... Roman obsédant écrit au scalpel et à même la chair du sous-continent, Le Tigre blanc, conte moderne, irrévérencieux, amoral mais profondément attachant de deux Indes, est l'œuvre du plus doué des jeunes auteurs indiens.

***************************

Le Tigre Blanc, c'est Balram : alors qu'il fréquentait encore les bancs de l'école de son village, son instituteur avait remarqué son intelligence et sa force de caractère et l'avait surnommé ainsi. Ce jeune indien est né dans la province du Bihar, une région particulièrement pauvre du centre de l'Inde, dans une des castes les plus basses : les Halwai. Il n'a aucune chance d'échapper à un avenir tout tracé par des siècles d'asservissement. Pour survivre, il lui faudra comme tous les hommes de sa famille se louer aux riches, aux puissants pour quelques roupies par jour, à peine de quoi survivre. Du reste, cela commence dès l'enfance ; malgré les dispositions dont il fait preuve à l'école, son père l'en retire parce que le potentat local a décidé que tous devaient travailler pour lui. Il sera donc garçon à tout faire dans un tea-shop. Mais Balram n'est pas Le Tigre Blanc pour rien et il a bien l'intention de quitter "les Ténèbres" dans lesquelles lui et ses semblables vivent pour rejoindre "La Lumière" où évoluent les riches. Bravant les ordres de sa grand mère, une femme despotique qui décide de tout dans la famille, il va se faire embaucher comme chauffeur chez un riche homme d'affaires dont la famille possède des mines. Son travail sera donc de conduire Ashok et sa femme américaine Pinky Madam à travers les rues bondées de New Delhi. Mais pas uniquement......Il va servir aussi à transporter des valises pleines de billets, destinés à corrompre les différents hommes politiques locaux. Dès lors, la tentation est grande. Cela parait si facile : prendre la valise et courir à la gare, ou à l'aéroport et commencer quelque part une nouvelle vie. Dans 'La Lumière" cette fois-ci.....

C'est Balram lui-même qui raconte son histoire. Devenu entrepreneur par des moyens peu recommandables, seul dans son bureau, durant six nuits consécutives, il va envoyer des missives au Premier Ministre chinois qui doit se rendre prochainement dans sa ville, la Chine étant le grand rival de l'Inde dans la course au développement. A travers le récit de Balram, l'auteur fait une description minutieuse de la vie quotidienne des petites gens en Inde en même temps qu'il nous livre sa vision très critique de la démocratie et du capitalisme indiens. Un portrait au vitriol de l'inde moderne, celui d'une société dont les deux tiers des habitants sont plongés dans une misère de laquelle ils n'ont aucun espoir de sortir, méprisés et asservis par ceux qui détiennent le pouvoir et les richesses. Une société étouffée par le poids des traditions, gangrenée par la corruption, où tout s'achète si on on peut y mettre le prix.

Ecrit dans un style léger teinté d'un humour parfois incisif, ce roman est d'une grande force, un véritable coup de poing. Malgré les moyens qu'il emploie (et que je vous laisse découvrir) pour sortir de sa condition Balram est un personnage sympathique et attachant. Il doit se battre comme un tigre pour survivre parce que comme il le dit lui-même, dans ce pays c'est "Manger ou être mangé".

En bref

Une véritable plongée dans l'Inde moderne. Un récit plutôt amoral mais passionnant.

stars-10stars-7

Challenge Les Couleurs de l'été

couleurs

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
De Livre en Livres
  • J'ai créé ce blog pour partager mes lectures ; pour parler de mes coups de coeur, des livres qui m'ont laissée indifférente et de ceux que je n'ai pas aimés. En toute simplicité...........
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
Newsletter
Publicité