FROID COMME LA MORT - Antonio MANZINI

FROID COMME LA MORT d'Antonio MANZINI - Traduit par Anaïs BOUTEILLE-BOKOBZA - 2015 - Editions DENOEL - 249 pages

Ce qu'en dit l'éditeur

Ester Baudo est retrouvée morte dans son salon, pendue. Le reste de l'appartement a été saccagé, et ce qui semble à première vue être un suicide se révèle vite un meurtre. On fait appel à Rocco Schiavone, ce drôle d'inspecteur, amateur de joints matinaux et de jolies femmes. Dans la petite ville grise et froide d'Aoste, il croise et interroge les proches de la victime. Il y a Patrizio le mari, Irina, la femme de ménage biélorusse à l'origine de la découverte du cadavre, ou encore celle qui semble avoir été la seule amie de la défunte, Adalgisa. Si la vie de la victime se dessine peu à peu, le mystère reste entier. Qui pouvait bien en vouloir à la calme et tranquille Ester Baudo ? Cette deuxième enquête de Rocco Schiavone, vice-préfet râleur, macho et doté d'un humour cinglant, ravira les amoureux du commissaire Montalbano, de l'Italie et des polars à l'humour grinçant.

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Les premières phrases

"C'était le mois de mars, où les journées offrent des instants de soleil et la promesse du printemps à venir. Des rayons encore tièdes, souvent fugaces, qui colorent le monde et ouvrent à l'espoir.

Mais pas à Aoste."

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Lorsqu'Irina, la femme de ménage, entre ce matin là dans l'appartement des Baudo, elle en ressort presqu'immédiatement, paniquée. Un grand désordre règne dans le séjour, et dans la cuisine c'est encore pire, c'est un véritable saccage. Persuadée que des cambrioleurs sont encore à l'intérieur, elle prend ses jambes à son cou et va chercher du secours. C'est Rocco Shiavone, vice-préfet de police d'Aoste ( l'équivalent d'un commissaire chez nous) qui se rend sur place et qui va faire la macabre découverte : non seulement, l'appartement a été dévasté, mais Ester Baudo s'est pendue au lustre d'une des chambres. Bientôt il va s'avérer qu'il ne s'agit pas d'un suicide, mais bien d'un crime.

Rocco Shiavone est un policier anti-conformiste, raleur et un peu dépressif : il semble avoir du mal à faire le deuil de sa femme, décédée un an auparavant, mais avec qui il continue de dialoguer. Il a été muté à Aoste à la suite d'un dérapage survenu lors de ses précédentes fonctions à Rome. Il s'y ennuie ferme et le climat maussade n'arrange pas son humeur. De plus l'équipe qui le seconde n'est pas très efficace ce qui l'énerve pas mal. Heureusement, il peut compter sur son joint du matin pour espérer bien débuter la journée. Rocco regrette sa vie à Rome et les amis qu'il y a laissés, mais il sait qu'il peut compter sur eux quand il en a besoin et justement cela va être le cas: un événement sans rapport avec l'enquête sur la mort d'Ester, mais en lien avec son passé va refaire surface.

On suit l'enquête au jour le jour, chaque chapitre étant consacré à un jour de la semaine. Rocco va ainsi boucler l'affaire en une petite semaine. Il va enquêter sur les proches de la victime sans se départir de sa mauvaise humeur. L'auteur a bien cerné son personnage principal qu'il rend très attachant. Malheureusement, on ne peut pas dire la même chose des autres protagonistes qui eux, sont souvent à peine ébauchés. J'ai trouvé cela dommage, parcequ'à part cela, Froid comme la mort a tout d'un bon thriller. L'intrigue est intéressante et personnellement je n'ai deviné la fin que dans les toutes dernières pages.

En bref

Pas le thriller du siècle, mais je me suis bien laissée prendre par l'intrigue et surtout j'ai beaucoup aimé le personnage de Rocco Schiavone.