LA MAISON DU RETOUR de J.P KAUFFMANN

LA MAISON DU RETOUR de Jean-Paul KAUFFMANN - 2008 - Edition FOLIO - 276 pages

Ce qu'en dit l'éditeur

Au retour de trois années de captivité au Liban, dans un état second, le narrateur découvre Les Tilleuls, une maison perdue au cœur de la forêt landaise.
Il décide d'acheter cette propriété pour dissiper le souvenir de l'enfermement. Un étrange lien de dépendance va se créer avec cette demeure qui symbolise le retour dans le monde des vivants. Dans une fusion totale, presque païenne, avec la nature dont il a tant été privé, le narrateur campe au milieu des travaux. Il se délecte de cette atmosphère transitoire propre à la convalescence, cet entre-deux qui sépare confusément la fin de l'épreuve du retour chez les humains.
Défile une série de personnages inégalement pittoresques : deux ouvriers taciturnes et énigmatiques, l'indéfinissable agent immobilier, un architecte toujours pressé... Cette maison sera-t-elle le lieu de la résurrection ? Vingt ans après, Jean-Paul Kauffmann évoque sa captivité. Allusivement. Avec élégance il a choisi de se garder le plus souvent de l'esprit de sérieux. Jamais complaisant ou victimaire, c'est au contraire un jubilant témoignage sur le bonheur d'être vivant, sur le refus de la fatalité qui résiste à toutes les épreuves.

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Les premières phrases

L'expression du notaire a changé. Avant la signature, il me regardait avec incrédulité. Une fois l'acte de vente officialisé, j'ai senti de la compassion comme il pensait : "Le pauvre, il a signé. Le propriétaire quant à lui a l'air embêté. J'imagine qu'il est triste de vendre la maison de son enfance"

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De retour de sa captivité au Liban, Jean Paul Kaufmann prend conscience qu'il sera impossible de reprendre sa vie là ou il l'avait laissée. Il lui faut se construire une nouvelle existence à partir de ce qu'il a vécu, et cela commence par changer de lieu de vie. Après avoir visité de nombreuses maisons, il découvre "Les Tilleuls", un ancien bordel de l'armée allemande d'occupation, entourée d'un parc, isolée au milieu de la forêt. Il sait tout de suite que c'est cette maison là qu'il lui faut. Il aime justement que sa nouvelle résidence ne soit coupée de son environnement par aucune clôture. Le bâtiment est à l'abandon depuis de nombreuses années et une longue rénovation commence pendant laquelle l'auteur campe au milieu des travaux, avec pour unique compagnie les deux ouvriers qu'il a surnommé Castor et Pollux. Une période de transition entre son ancienne vie et la nouvelle commence.

En rénovant cette maison, c'est lui qu'il reconstruit. Il évoque pudiquement sa détention et l'importance qu'avait prise la lecture pour lui, alors qu'il était le plus souvent privé de livres. Au fur et à mesure que les travaux avancent, il nous livre ce qu'il ressent, il reprend progressivement contact avec la vie, la nature, retrouve le goût de la bonne chère et particulièrement du Bordeaux, se lie avec ses voisins. A ceux qui le pensent brisé par sa détention, qui s'inquiètent et le pensent coupé du monde, il dit bien qu'il ne veut pas s'isoler, mais se retirer, pour mieux réapprivoiser le monde extérieur.

J'ai pris un grand plaisir à la lecture de ce livre. J'ai retrouvé l'écriture simple, précise de l'auteur. A travers ce récit -écrit il est vrai vingt ans après sa libération - il nous communique son amour de la vie et des choses essentielles.

En bref

Le récit d'une reconstruction, écrit à la première personne. Lumineux.

L'auteur

Jean Paul Kaufmann est un journaliste et écrivain français né en 1944. En 1985, il est envoyé par son journal en reportage au Liban et pris en otage. Il est libéré trois ans plus tard. Il a reçu de nombreux prix littéraires pour ses oeuvres. Dont le Prix Bretagne en 2007 pour LA MAISON DU RETOUR.