11 juillet 2013
LES SACRIFIEES de Laurent GAUDE
LES SACRIFIEES de L. GAUDE - 2004 - Editions ACTE SUD -PAPIERS - 111 PAGES
Quatrième de couverture
Raïssa est une jeune fille qui vit dans les collines de la campagne algérienne. Elle est maudite. Sa mère est morte en couches, ce qui la souille à jamais. Elle porte en elle cette faute originelle. A travers trois générations de femmes (Raïssa, Léïla et Saïda), à travers trois époques différentes de l'histoire de la France et de l'Algérie, la malédiction se perpétue. Elle se décline sans cesse sous un nouveau visage : la guerre, l'émigration, la montée du fanatisme. La lignée de Raïssa traverse ces tourmentes. Chacune de ces femmes lutte contre l'histoire, essayant d'échapper aux coups du sort qui renversent tout. Chacune, tour à tour, pousse le cri de révolte et de combat des sacrifiées. Laurent Gaudé a choisi de raconter le destin de trois générations de femmes qui traversent la seconde partie du XXe siècle. A leur chant tragique répondent en écho les chœurs des soldats, des émigrés et des villageois
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Cela faisait une éternité que je n'avais pas lu de Théâtre, et j'avoue que je ne suis pas vraiment familiarisée avec ce genre, mais comme je suis une inconditionnelle de Laurent GAUDE, je ne pouvais pas manquer cette partie de son oeuvre.
Dans LES SACRIFIEES, Laurent GAUDE met en scène trois femmes algériennes de trois générations différentes et à travers elles nous fait traverser trois périodes de l'Histoire d'Algérie : la guerre d'indépendance avec Raïssa, l'émigration et ses difficultés d'adaptation avec Leïla, et enfin la montée de l'islamisme intégriste avec Saïda. Trois femmes sacrifiées, trois grands pas vers l'émancipation et la liberté de leur pays mais aussi de celles des femmes de ce pays.
LES SACRIFIEES, c'est un texte poignant, avec des mots très forts qui nous font ouvrir les yeux sur la condition de ces femmes, leurs rêves, leurs douleurs. Qu'elles aient émigré en France ou qu'elles soient restées en Algérie, elles demeurent à la merci de le la domination et du bon vouloir des hommes. En tous cas, moi j'ai été vraiment émue, boulversée même par le texte de Laurent GAUDE.
iL aurait pu intituler sa pièce "Les Maudites" parcequ'on retrouve là un thème qui lui est cher : la malédiction qui se perpétue de femme en femme au sein de la même famille. Ici Raïssa la première est maudite, souillée, parce que sa mère est morte en lui donnant naissance : "fille tueuse de mère, tu auras plus de maris que de doigts".
Leïla sa fille "La Blanche" conçue dans la violence, à demi folle "Une bâtarde, un monstre, née de dix tortionnaires emmêlés....Sans père. Née d'une meute de chiens"
Et enfin Saïda, "L"indécente" fille spirituelle de Leïla, maudite parcequ'elle veut vivre au grand jour et sans voile, poussée au meurtre.
Toutes trois sont cependant en révolte contre cette malédiction qui pourrait être considérée comme une fatalité, ce qui malgré la noirceur du texte amène un peu d'espoir. Elles ne se soumettent pas, elles continuent à protester, à lutter, parfois jusqu'à la mort.....
J'ai lu ce livre dans le cadre du Challenge Laurent GAUDE organisé par Unchocolatdansmonroman sur LIvraddict.
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