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De Livre en Livres
28 mai 2013

LE MONTESPAN de Jean TEULE

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LE MONTESPAN - Jean TEULE - 2008 - Julliard - 333 pages 

Quatrième de couverture

Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les
nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son
dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne
fortune. C'était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan.
Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très
mal la chose. Dès qu'il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse
de cornes gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre
l'homme qui profanait une union si parfaite. Refusant les honneurs et les
prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès en tous genres, aux
emprisonnements, à la ruine, aux tentatives d'assassinat, il pour-suivit de sa
haine l'homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme.

Jean TEULE faisant partie de mes auteurs préférés, c'est avec délice que je me suis plongée dans LE MONTESPAN offert par Alison Mossharty à l'occasion du Swap MARQUE PAGES organisé par HARMO20 sur LIVRADDICT. Et cette fois-ci encore, je 'nai pas été déçue.....

"Je ne réclame que la gloire de l'avoir aimée"

C'est vrai que l'on parle beaucoup de Mme de Montespan, la favorite du Roi Soleil, mais qui s'est jamais posé des questions sur son mari ? Je n'ignorais pas qu'elle était mariée avant son entrée à la Cour, mais je ne sais pas pourquoi j' imaginais un vieux mari indifférent aux frasques de sa femme. Louis Henri de Pardaillan, marquis de Montespan est tout le contraire de cela : fou amoureux de son épouse Françoise (quelle idée ! à cette époque l'amour n'était pas associée au mariage !) qui se fait appeler Athenaïs pour se conformer à la mode romaine alors en vogue à la Cour, il mettra tout en oeuvre pour l'arracher aux étreintes de son rival. Il s'infiltre clandestinement à Versailles, va jusqu'à traiter - face à face- Louis XIV de canaille, refusant les richesses et les titres gracieusement accordés aux cocus en échange des faveurs de leurs femmes, bravant son autorité ce qui lui vaudra d'être exilé sur ses terres jusqu'à sa mort. Le roi lui a déjà pris sa femme , il ne lui volera pas son honneur !

J'ai retrouvé dans ce livre l'humour que j'aime tant chez Jean TEULE. C'est Rabelaisien, truculent........du vrai TEULE. En particulier la visite de MONTESPAN à la Cour d'Espagne m'a fait beaucoup rire. C'est du reste le propre de TEULE de savoir narrer des histoires émouvantes et même quelque fois tristes avec un humour bien particulier. Il arrive même à s'introduire dans ce récit (ou sans doute un de ses ancêtres) sous la forme d'un personnage que l'on ne suit pas mais qui contribue à l'évasion de Montespan de son propre chateau :

- "Demandez lui d'aller chercher dans le colombier le pigeon du seigneur de Teulé.

-  Ce misérable noble ruffian et faux monnayeur, auxquels les marquis de la région versent une petite rente pour qu'il ne tombe pas trop bas dans la crapule ?"

Jean TEULE a aussi le don de rendre ses personnages attachants : Le marquis de Montespan bien sûr moqué, baffoué qui jamais de sa vie ne cessera d'aimer sa femme infidèle et qui inventera des stratagèmes plus osés les uns que les autres pour la soustraire à son rival. Il est émouvant de candeur et de naïveté, Marie Christine, sa fille ainée qui meurt de l'absence de sa mère, et même les personnages secondaires : les fidèles domestiques  Mme Larivière et le concierge. Seules exceptions Mme de Montespan que j'ai détestée dès son départ à la Cour et dont j'ai attendu le retour pendant une bonne moitié du récit et son fils le marquis d'Antin, fat et prétentieux dès son plus jeune âge et jusqu'à la fin, pour qui le plus grand des bonheurs est d'avoir une chaussée à son nom.

Pour conclure LE MONTESPAN est un roman historique bien documenté tant au point de vue des personnages que des moeurs de l'époque et -en plus- extrêmement drôle. C' est pour l'instant mon coup de coeur de l'année.

NOTE : 11/10 ( là je ne peux pas faire autrement !)

Challenge GLOBE READERS : PARIS 11/50

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